
En quatre ans, le visionnage illégal de la Ligue 1 a quadruplé chez les téléspectateurs français. Les supporters jugent le prix de l’abonnement coûteux et se tournent vers cette solution illicite.
Le streaming illégal a compté en 2024 : 2,5 millions de téléspectateurs au total. Le chiffre est en hausse constante, ces dernières années. La Ligue Football Professionnelle lutte contre ce fléau depuis trois ans. D’où provient-il ? Comment se propage-t-il ?
Concernant les habitués, pour suivre son club favori, il est nécessaire de mettre de l’argent de côté. Ils seraient prêts à s’abonner pour des sommes mirobolantes. Ces spectateurs se tournent ainsi sur les piratages pour contourner l’abonnement, comme l’indique le candidat à la présidence de la LFP Cyril Linette : “C’est bien de s’attaquer à la conséquence du piratage, mais il faut surtout s’en prendre à la cause” d’après le journal Le Monde.
Le décodeur pirate
Même si la pratique reste marginale en France, elle a explosé. Le piratage « professionnel » passe par l’Internet Protocol Television (IPTV), la technologie qui permet la diffusion de flux vidéo de haute qualité par Internet. En pratique, les clients achètent un petit boîtier qui se branche à la télévision, et souscrivent un abonnement en général une dizaine d’euros par mois – auprès d’un service illégal, qui pirate des centaines, voire des milliers de chaînes. Ligue 1, mais aussi Premier League, Ligue des Champions… La pratique n’est pas nouvelle, mais la hausse des prix pour accéder à la Ligue 1 a provoqué un vif regain d’intérêt pour l’IPTV en France.
Il existe aussi le piratage via l’application Telegram, accessible depuis son téléphone ou son ordinateur. Les utilisateurs n’ont besoin que de se connecter à un groupe pour regarder illicitement les matchs.
Un prix excessif pour les intéressés de l’abonnement DAZN
DAZN, le nouveau diffuseur du championnat de France, a proposé en début de saison deux abonnements : un à 40€ sans engagement et un à 30€ avec engagement d’un an. Ces tarifs jugés trop excessifs agacent les amateurs de football : « J’ai moins de scrupules (à frauder) lorsque je vois l’utilisation de l’argent reversé via nos abonnements. Il sert à surpayer des joueurs moyens, à goinfrer des agents et à autoriser les dirigeants à jongler avec les millions», ajoute un téléspectateur cité par L’Équipe.
Selon Shay Segev, PDG de DAZN, (d’après le journal Le Monde), c’est un “juste prix”, un constat opposé aux idées des amateurs. C’est alors qu’ils ont proposé un menu en collaboration avec Mcdonald. Cet abonnement leur permet de booster leur nombre d’abonnés pour la fin de saison.
Aujourd’hui 6 mois après la reprise de la ligue 1 par cette chaîne, les chiffres sont tombés. 500000, c’est le nombre de téléspectateurs abonnés pour la saison 2024-2025.. Une baisse de plus de 40% est constatée par rapport à la saison 2019-2020, où le prix était de 20€.
Les conséquences du manque d’abonnés
DAZN essaye d’attirer le plus d’adhérents pour la fin de saison, pour le prix de 49€. Le but est de limiter les pertes engagées suite aux mauvaises estimations du nombre d’abonnés.
La chaîne a alors saisi en justice la LFP ce 19 février pour “tromperie sur la marchandise” et pour “manquements observés”, comme l’explique le média en ligne, Le Petit Lillois concernant les piratages. Il réclame plus de 500 millions d’euros.
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