Dans quelle mesure Wikileaks a ouvert l’âge d’or de l’investigation dans la presse économique ?

Il y a 15 ans, Wikileaks dévoilait plus de 700 000 documents confidentiels du gouvernement américain. Leur révélation, largement reprise dans les médias, a transformé les méthodes d’enquête de la presse. Les Pandora et Panama papers, qui s’en inspireront, ouvriront un débat sans précédent sur la fiscalité en Occident.

En mettant en avant le travail d’investigation et de lanceur d’alerte produit par lui-même et d’autres, Julian ASSANGE donnera, avec cette affaire, le ton aux journalistes pour les décennies à venir. Cette affaire a notamment été une base de motivation pour ces derniers. Ils ont dévoilé aux yeux du monde les affaires des Panama et Pandora papers, parfois en se mettant en danger eux-mêmes. 

“Des rentrées fiscales ont eu lieu à hauteur de 211 millions d’euros”

En 2016, un scandale fiscal a fait trembler le Monde : les Panama papers. Tout d’abord fournis par un lanceur d’alerte, les 11,5 millions de documents ont été décortiqués et analysés. Des groupes de journalistes de plus de 80 pays ont été sollicités pour réaliser les recherches. C’est ainsi que le 3 avril 2016, les premiers articles sont publiés. Ils dénonceront de nombreuses personnalités publiques, sportifs, et sociétés offshore. Dans les mois qui suivront les premières révélations, de nombreuses autres paraîtront. La presse, par son travail coordonné, a permis une influence positive. Des rentrées fiscales ont eu lieu à hauteur de 211 millions d’euros, ce qui a suscité, notamment en France, la réaction du président de l’époque, François Hollande, et de nombreux journalistes qui ont gratifié le travail des enquêteurs.

“600 journalistes provenant d’une centaine de pays différents”

En 2021, c’est une nouvelle affaire qui va faire vaciller le monde des finances : les Pandora papers. Elle fait référence directement à la boîte de pandore, qui une fois ouverte devient incontrôlable. Un nom bien choisi pour définir les conséquences d’une immense enquête qui a fait fuiter plus de 11,9 millions de documents cette fois-ci. Ceux-ci ont été récupérés par le consortium international des journalistes d’investigation. C’est avec le soutien de plus de 600 professionnels provenant d’une centaine de pays différents, que l’organisation est arrivée à dénoncer des personnalités du monde de la finance, des milliardaires et même des entreprises directement impliqués dans ce scandale. Cinq ans après les Panama papers, cette enquête et ses révélations permettent de comprendre qu’encore à ce jour, les montages financiers et illégaux sont monnaie courante à une échelle mondiale. Dans cette affaire, 167 millions d’euros ont été récupérés par l’administration française. Mais les conséquences sont plus vastes : la morale de certaines entreprises et personnes connues sont remises en cause et peuvent avoir une influence sur notre société.

 Cependant, ce travail d’investigation n’est que rarement sans risques. Dans ces affaires, en lien avec la finance, des sommes conséquentes sont en jeu et se chiffrent souvent en millions, voire en milliards. Ainsi découvrir la vérité sur tous types de sujets illégaux obligent donc les investigateurs et journalistes à se mettre en danger personnellement.

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