
Unity, célèbre moteur de jeu vidéo, a connu une année difficile en 2023 , menant à une vague de licenciements.
L’année 2023 ne fut pas sans rebondissement pour l’entreprise américaine Unity. Cette plateforme de création audiovisuelle n’a cessé de se développer depuis 2005, et a pu marquer l’ère du jeu vidéo avec des licences célèbres telles que Subnautica ou encore Cuphead.
Mais qu’est qu’un moteur de jeu vidéo ?
C’est un logiciel puissant (nécessitant des ressources informatiques conséquentes) qui rend possible la création de jeu vidéo en équipe. Il contient alors plusieurs outils qui permettent aux concepteurs, entreprises comme indépendants, de l’utiliser sans nécessairement avoir des connaissances techniques trop poussées.
C’est par ce type de plateforme qu’une équipe de développeurs peut s’organiser, à l’image de ce que l’on connaît tous aujourd’hui, avec un drive par exemple. Ainsi, le graphiste pourra y déposer ses planches de dessin, le développeur les utilisera pour les intégrer dans le jeu, puis un sound designer (que nous pouvons traduire par un concepteur sonore) développera le paysage sonore du jeu autour de ce qu’aura pu proposer le graphiste et le développeur. Il existe, par ailleurs, de nombreuses autres branches de production autour de la conception du jeu vidéo.
Aujourd’hui, Unity est un moteur de jeu vidéo, permettant à des grandes firmes du jeu vidéo ou des indépendants de développer leurs jeux. Il s’agit d’un procédé idéal, car il permet d’accéder à une licence gratuite du logiciel. Depuis sa création dans le début des années 2000, Unity a obtenu sa popularité grâce à son modèle, qui a permis une réelle simplification du développement et la publication des jeux vidéo. Aujourd’hui, il s’affiche à côté de grands concurrents comme Unreal Engine, moteur de jeu vidéo ayant également sorti des jeux de renom comme la célèbre licence Fortnite.
C’est donc pour ce géant du jeu vidéo que l’année 2023 fut marquée par une polémique, visant leurs multiples modifications de leur système tarifaire.
Nouveau système tarifaire
Initialement, Unity proposait aux développeurs de ne rien débourser, à condition que le jeu développé ne génère pas des revenus annuels supérieurs à 100 000 $.
En septembre, l’entreprise a décidé de mettre en place un système de monétisation sur le principe de frais de “runtime”. Ce dernier s’applique sur leur version de 2024 selon un système de taux progressif pouvant aller jusqu’à 2.5 % des revenus. Le principe de “runtime » est une redevance que les développeurs reversent à Unity. Actuellement, il concerne les jeux développés sur le nouveau logiciel de Unity : LTS 2023, sorti cette année . Ces frais sont exigibles pour les jeux générant au moins 1 000 000 $ par an et avec un quota d’un million de téléchargements uniques.
Cette décision de l’entreprise américaine a donc suscité de nombreuses critiques de la part des développeurs, ces derniers expliquant qu’ils ne gagneraient pas assez d’argent pour couvrir leurs frais. Les petits développeurs composent la majorité de la communauté de Unity et contribuent à la création de jeux. Si le nouveau système les rend moins actifs, cela pourrait nuire à la communauté dans son ensemble. Par crainte, Unity a donc décidé de revenir sur sa décision concernant les tarifs, en modifiant par exemple leurs plafonds, passant de 100 000 $ à 200 000 $ pour être exigible des redevances.
Unity a enregistré une perte nette de 125 000$ à fin septembre 2023, malgré un chiffre d’affaires de 544 millions de dollars. Cette situation a conduit le PDG John Riccitiello à se retirer et c’est Jim Whitehurst qui a pris le poste.
Unity a annoncé le 8 janvier le licenciement de 25% de son personnel qui devrait s’effectuer durant le premier trimestre de 2024.
Les réelles conséquences de ces décisions ne se verront que dans le futur. L’entreprise espère que les développeurs ne se tourneront pas vers la concurrence, et ainsi quitter Unity pour d’autres logiciels tels que Godot ou Unreal Engine.
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