Port de l’uniforme : une dépense supplémentaire pour l’Etat français

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Alors que le gouvernement dépense déjà près de 18 680 € par élève de la maternelle au lycée d’après l’INSEE, l’annonce de Gabriel Attal quant à l’expérimentation du port de l’uniforme amène à une augmentation de 0,01% de ce budget. Amené aux 12 millions d’élèves français, cela représente potentiellement 2,4 milliards d’euros consacrés à l’uniforme.

Le kit proposé, d’une valeur de 200 € par élève, sera financé à moitié par le gouvernement et à moitié par les collectivités territoriales, sans reste à charge pour les familles selon FranceInfo. 

Expérimentation de l’uniforme à l’école : un impact sur les familles 

“L’idée c’est de tester et de voir si [le port de l’uniforme] marche : y a-t-il un impact sur l’autorité à l’école, sur le harcèlement scolaire, sur les questions de laïcité, sur globalement les questions de climat scolaire…” – Gabriel Attal, ancien Ministre de l’Education.

Lors de la rentrée de 2023, l’ancien Ministre de l’Éducation avait annoncé l’expérimentation de l’uniforme à l’école.  Dans un objectif majoritairement social, le coût du kit viendra s’ajouter aux dépenses publiques de l’Etat français, qui est déjà en déficit depuis les années 1980. 

A titre comparatif, les familles britanniques dépensent environ 100 livres sterling annuellement par enfant, dans l’uniforme. Il y a une claire opposition entre la gratuité en France et la dépense obligatoire au Royaume-Uni.

Alors qu’une famille française dépense en moyenne 1 000 € par an en vêtements pour un enfant, le coût pourrait être réduit, ne comprenant plus que les tenues pour le weekend. Il ne faut tout de même pas négliger les chaussures, les vêtements de sport ou encore les accessoires de saison (casquette, bonnet, …), non compris dans le kit, et qui continueront d’être à la charge des familles. 

Rendre l’uniforme entièrement gratuit entre dans l’objectif de la gratuité de l’école. En instaurant une norme vestimentaire, l’Etat cherche à réduire les inégalités sociales dans le cadre scolaire.

Certaines villes se sont déjà prononcées en faveur de l’expérimentation du port de l’uniforme pour la rentrée 2024. C’est le cas de la ville de Denain, commune mitoyenne de Valenciennes. La municipalité a ouvert la décision aux familles par référendum. 60,14% des votes, en faveur, ont été enregistrés.
“Des parents se privent pour acheter des vêtements à leurs enfants. Si on ne teste pas l’uniforme dans nos établissements, on ne saura jamais s’ils sont efficaces” annonce Anne-Lise Dufour-Tonini, maire de Denain. La mesure pourrait voir le jour à la rentrée de septembre 2024.

L’école gratuite, pourquoi ? 

La France alloue 5,18% de son PIB aux dépenses des établissements d’enseignement. C’est un pourcentage nettement supérieur à la moyenne des autres pays de l’Union Européenne, qui s’élève à 4,25%, selon l’ODC. S’ajoutent à cela d’autres dépenses nécessaires au financement de l’éducation des élèves. 


Le gouvernement encourage l’évolution de la société avec l’amélioration des compétences des français. L’accès à l’éducation permet une population plus instruite, et donc un meilleur fonctionnement de l’économie grâce à de meilleurs salaires qui stimulent la consommation, comme l’a mis en avant l’économiste Adam Smith.  

Au-delà de l’économie, le gouvernement cherche aussi à atteindre le cadre sociétal : une société plus éduquée et moins inégalitaire est en meilleure santé, et réduirait le taux de criminalité selon l’économiste Isaac Ehrlich. Ces effets positifs atteignent finalement l’économie puisqu’ils réduisent les dépenses budgétaires nécessaires à la sécurité et à la santé.

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